Humidités
Humidités
C’est un grand point à surveiller et à correctement analyser, car il en est de tous ordres.
Humidité ascensionnelle ou par capillarité.
Dans les constructions anciennes, il n’existait pas de dispositif contre l’humidité ascensionnelle.
Le sol sur lequel est bâti un immeuble est plus ou moins humide par nature, ne serait-ce qu’à cause des intempéries.
Par ailleurs, tout matériau est plus ou moins poreux selon sa composition. Ils agissent tous, plus ou moins, comme un sucre trempé dans l’eau : ils se remplissent de cette humidité… et la transmettent au matériau voisin. Ainsi, du sol, de bloc en bloc, de brique en brique, l’humidité s’installe… Jusqu’à atteindre le bas du mur d’un rez-de-chaussée et, bien entendu, les murs de cave.
Aujourd’hui, bien entendu, grâce aux nouveaux matériaux, aux membranes d’étanchéité et divers autres, cela n’arrive plus dans les nouvelles constructions… Enfin cela ne devrait plus arriver, s’il n’y avait parfois négligence ou indifférence lors de la pose.
Bref, antérieurement il fallait faire avec cette humidité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Des firmes spécialisées réussissent à endiguer ce désordre par injection de produits spécifiques qui forment une barrière absolument étanche.
Bien entendu, c’est une technique très onéreuse, mais ces entreprises s’engagent en garantie sur le bon résultat de leurs travaux.
Humidité due au mauvais état constructif
Toitures, plomberies, zingueries, corniches en mauvais état peuvent provoquer des humidités parfaitement visibles dont l’origine est tout à fait décelable.
Mais il en est d’autres, plus sournoises, dont l’origine n’est parfois pas toujours détectable. D’anciennes conduites d’eau ou de chauffage non isolées ou dont l’isolation fait ponctuellement défaut peuvent être rongées par la chape dans laquelle elles sont posées et causer de l’humidité… Parfois à plusieurs mètres de la fuite. Ce phénomène se révèle quelquefois dans les villas ou bâtiments construits après la Seconde Guerre mondiale. À l’époque, on utilisait beaucoup de tuyauteries en plomb, matériau subissant la corrosion dans les chapes. Ce qui n’est plus le cas à l’époque du règne du plastique dans le bâtiment.
Hélas, ces défauts ne risquent d’apparaître que bien longtemps après la réalisation des travaux…
Dans une habitation, d’autres points vulnérables demeurent : ainsi, le pourtour des bois qui composent une menuiserie d’intérieur. Celui-ci reste en effet à surveiller lorsque l’isolation thermique est mal installée dans les contre-murs.
Humidité de condensation
L’examen de l’origine de certaines humidités n’est pas toujours évident et ces causes sont souvent mal comprises des non-professionnels, mais parfois aussi des gens du métier.
C’est le cas des humidités de condensation. Il n’est donc pas inutile de s’y arrêter quelque peu.
Pour ceux qui aiment connaître le fond des choses, il est important de préciser que la condensation est un phénomène physique qui concerne le passage d’un état gazeux à un état solide ou liquide, autrement dit c’est la transformation de l’humidité ambiante en eau.
L’eau ainsi précipitée est l’excès d’humidité que l’air doit restituer s’il est refroidi à une température X. C’est ce qu’on appelle le point de rosée.
Disons plus simplement qu’un air chaud et humide condense son excédent d’humidité au contact d’une paroi froide. C’est le phénomène de buée sur les vitres.
Mais, bien entendu, si cela se produit sur le mur plafonné d’un living ou d’une chambre, c’est beaucoup moins anodin que sur un vitrage, car cela s’accompagne, à la longue, de la prolifération de micro-organismes, de champignons très nuisibles à la santé qui s’ajoutent à l’air humide ambiant. Ce phénomène ne peut alors être désamorcé que par un changement de mode de vie ou par des interventions techniques, parfois très coûteuses qui consistent le plus souvent à améliorer l’isolation thermique.
L’air ambiant est toujours porteur d’une certaine humidité. Notre corps, notre respiration dégagent une assez importante dose d’humidité. C’est également vrai chez les animaux, à fourrure ou à poils, comme les chiens et les chats, bien que chez eux l’équilibre thermique se fasse uniquement par la respiration, avec une importante émanation d’humidité. Enfin, les plantes vertes, elles aussi, produisent de l’humidité, car elles aussi respirent.
Donc, plus il y a de personnes, d’animaux et de plantes, plus le degré d’humidité ambiant est important. Dans le temps, ce n’était, constructivement parlant, pas très préjudiciable. Mais depuis que l’on nous force à construire isolé, avec des membranes pare-vapeur et autres barrières étanches, le bâtiment n’a plus l’occasion de respirer, d’évacuer l’excédent d’humidité ambiante. Alors, lorsque celle-ci rencontre une paroi froide, surtout quand les pièces d’habitation sont particulièrement bien chauffées, cela ne rate pas, comme on dit : de la condensation se forme !
Elle se manifeste, logiquement et principalement, aux endroits où les parois sont les plus froides, c’est-à-dire :
- Aux angles bas des murs lorsque la pièce du dessous n’est pas chauffée : vide ventilé, cave.
- Aux angles hauts des murs, en contact direct avec la toiture ou la charpente, ou en cas de mitoyens non construits.
- Derrière les meubles, les fauteuils ou le divan, là où la chaleur ambiante ne peut réchauffer les parois.
En résumé, l’humidité apparaît là où la chaleur ambiante ne pénètre pas ou de moindre façon. Elle s’accompagne immanquablement de dégradations.
Et il est un endroit particulier où elle peut aussi se manifester. Les maisons d’aujourd’hui sont des bouteilles thermos. Aussi, lorsqu’il existe une rupture dans cette isolation – brique mal placée, une importante bavure de mortier favorisant un contact entre la brique de parement et le mur intérieur porteur, il se forme, là aussi, ce que l’on appelle un pont thermique, un endroit où il y a contact direct entre le froid extérieur et la paroi intérieure, en contact avec l’air ambiant plus ou moins chaud et humide.
Ces ponts thermiques peuvent exister en divers endroits : aux pourtours des châssis, à la pénétration des cheminées dans la toiture, etc.
Si ces phénomènes se marquent ponctuellement, il est parfois possible d’y remédier. Mais la plupart du temps, la seule solution est un changement de mode de vie pour limiter la production d’humidité : moins d’habitants, moins d’animaux, moins de plantes… Ou moins de chauffage et plus de ventilation, ou encore de nouvelles dispositions d’isolation thermique. Parfois, augmenter le volume en abattant une cloison peut être une solution ou une partie de solution.
Nos dirigeants, après avoir obligé les nouvelles constructions à s’isoler sérieusement, ont pris conscience du phénomène de condensation et imposent à ces mêmes bâtiments d’être ventilés, donc de perdre une partie de leur isolation !