La mérule et autres parasites

La mérule et autres parasites

La grande offensive contre la mérule et ses acolytes, engagée il y a quelques années, s’est un peu apaisée. En tout cas, on parle beaucoup moins de ce véritable fléau. Il faut dire que ces parasites avaient énormément progressé, surtout en ville, mais aussi à la campagne, dans les bâtiments abandonnés, volontairement ou non.

La mérule serait un champignon inoffensif, s’il ne se confinait pas dans les maisons, se nourrissant de tout ce qui pourrit, ou ne pourrit pas, principalement le bois. Elle absorbe en effet la cellulose et est capable, pour ce faire, de traverser murs, dalles de sol, plafonds, à la recherche de cette substance. Elle dépose ses spores un peu partout et entame alors son action dévastatrice.

Les endroits privilégiés pour son développement sont humides, sombres et peu aérés. C’est ce qui explique sa prolifération dans les lieux abandonnés qui, par nature, répondent à ces critères.

Lorsqu’elle est présente, il est bien difficile de s’en débarrasser. Il n’y a pas d’alternative : tout ce qui a été contaminé doit disparaître. Il faut brûler les pièces en bois, casser et évacuer tous les autres matériaux et, si c’est possible, stériliser par le feu les maçonneries et autres éléments en dur. Ensuite, un traitement avec un produit adéquat s’impose.

Mais c’est un travail dangereux, délicat et lourd de responsabilités, car s’il est imparfait, la mérule peut revenir conquérir les lieux.

Faites donc appel à une firme spécialisée qui, d’abord, s’assurera qu’il s’agit bien de la mérule — il existe d’autres champignons, plus ou moins similaires, dont l’élimination peut être quelque peu différente. Cette firme vous donnera aussi une garantie sur la finalité du travail.

De toute manière, si vous transformez, traitez toujours tous les bois mis en œuvre avec un produit ad hoc, y compris les abouts des gîtes et des pièces de charpente.

Outre les dégradations dues à la mérule ou à d’autres parasites, les bois de construction peuvent subir beaucoup d’autres dégradations et d’agressions à cause de l’humidité, du pourrissement, de la présence d’autres types de champignons ou de vers destructeurs du bois, etc.

Outre les pénétrations directes, les causes de pourriture par humidification peuvent résulter d’un contact avec d’autres éléments constructifs humides, dont les maçonneries — elles-mêmes en contact prolongé avec un air humide — ; cela se produit notamment aux appuis ou aux encastrements de ces pièces de bois. Dans ce cas, l’état de la partie visible de la poutre, juste avant son encastrement, permettra au professionnel de détecter ces défauts et désordres, pour autant que ces abouts ne soient pas cachés par le décor, faux plafond, planchettes ou autre dispositif décoratif.

 

Le point de vue de l'avocat

À l’heure actuelle, la mérule est le plus souvent prévue comme risque dans les polices d’assurance habitation. Vérifiez donc d’abord votre police d’assurance et celle du vendeur. Il vous appartiendra de prouver la date d’apparition de la mérule pour savoir laquelle doit intervenir. Sinon, le vendeur devra vous communiquer, comme vu ci-dessus, toutes les informations utiles concernant le bâtiment. Ainsi, tous ceux qui ont connaissance de l’existence de la mérule doivent en informer l’acquéreur : le vendeur du bien, évidemment, mais aussi l’agent immobilier ou le notaire.

Une décision de jurisprudence de 2002 précise que le devoir de conseil du notaire est d’ordre public. Ce devoir est le corollaire du crédit et de la confiance attachés à la mission confiée au notaire. Il doit son conseil à toutes les parties de l’acte. S’il peut se concevoir qu’il n’incombe pas au notaire d’aider sur le plan purement technique, notamment en vérifiant si un immeuble n’est pas atteint par la mérule, il n’en demeure pas moins que le notaire qui a fait procéder à une expertise révélant la présence de ce champignon, a l’obligation d’en informer toutes les parties à l’acte.