Votre avocat

Votre avocat

Ne croyez surtout pas – alors que cette idée est bien ancrée dans les idées générales – que le rôle de l’avocat est de vous amener à tous les coups à procéder.

Non ! Son rôle premier est de tenter de concilier les parties, de trouver un arrangement suffisamment équitable pour qu’il soit acceptable par tous et ainsi éviter que l’on aboutisse au procès proprement dit.

Donc ne lui cachez rien, même – surtout ! – ce qui ne vous est pas favorable.

Si vous avez au cours du chantier consigné par écrit, ou demandé aux intervenants de consigner par écrit, les éléments importants du chantier, vous lui présenterez un bon dossier. Sinon, bien entendu, il aura beaucoup plus de difficultés pour vous défendre. Cela voudra dire aussi que votre architecte n’aura pas tout à fait exercé complètement son métier, lui dont le rôle, entre autres, est de contrôler la bonne marche du chantier, et d’en consigner non seulement l’avancement, mais aussi la qualité, et la conformité aux documents de base. En revanche, si réellement votre architecte a fait correctement son métier, il sera à même de vous défendre et d’éclairer votre avocat sur les aspects techniques du dossier. Et votre dossier sera donc d’autant plus solide.

Dans un premier temps, laissez votre avocat agir et prendre contact avec votre « adversaire », ou mieux, avec l’avocat de celui-ci. Mais n’oubliez pas que les décisions finales vous incombent. Il est aussi tenu, et c’est bien normal, à un devoir de discrétion. Sans obligation de vous donner l’absolution, c’est un peu votre confesseur !

Donc, avant tout, votre avocat va essayer de trouver un compromis. Si possible, acceptez-le. Un procès coûte énormément de temps et d’argent et, en outre, bloque l’usage des lieux pendant parfois très, très longtemps.

Mais votre avocat est votre conseiller juridique. Quelle que soit sa spécialité, et je dirais aussi sa curiosité (c’est important dans ce domaine), il n’est pas particulièrement formé aux problèmes techniques, parfois si complexes, du bâtiment.

Si vos rapports avec votre architecte ne sont plus tout à fait ceux qu’ils devraient être, votre avocat va vous demander – avant la conciliation qu’il tente, ou après, si celle-ci a échoué – de faire appel à un expert pour établir un « rapport d’expertise » technique sur lequel il pourra fonder son action.

À chacun sa méthode : il est des avocats qui, lorsqu’ils sont consultés, se contentent de demander un rapport technique, sans se déplacer sur les lieux, estimant qu’il sera bien temps de visualiser les lieux lors de la première séance d’expertise judiciaire. Il en est d’autres qui désirent voir de leurs propres yeux l’objet du litige, afin d’en juger réellement la nature et la portée dès avant l’expertise judiciaire. Dans le premier cas, sa visite se fera dans un contexte technique où toutes les parties se feront entendre, pour prendre le pouls du litige. Dans le second cas, son avis initial risque d’être quelque peu unilatéral.