Votre expert
Votre expert
Appliquez à nouveau la règle d’or de ce livre : choisissez votre expert à bon escient. Encore une fois, le bouche-à-oreille est particulièrement efficace. Sinon ?
Il existe en Belgique deux associations qui pourront vous conseiller :
- Le Collège National des Experts Architectes, qui regroupe des architectes inscrits à l’Ordre des Architectes, et dont l’expérience est suffisamment riche pour pouvoir, quelques stages et recyclages aidant, prétendre au titre d’expert. Leur domaine recouvre, évidemment, tout ce qui concerne le construit, qu’il s’agisse d’entreprise générale, de gros-œuvre ou de second œuvre. Comme souvent, le conflit portant sur plusieurs postes, parfois se juxtaposant les uns aux autres, les connaissances et l’expérience de l’expert-architecte, aidé s’il le faut par l’un ou l’autre spécialiste, seront utiles.
- L’association belge des Experts regroupe des experts dans de très nombreuses disciplines, non seulement dans l’immobilier, mais également dans des domaines qui lui sont totalement étrangers, voire plus ciblés : experts en mobilier, en œuvres d’art, en bijouterie, etc. Si votre conflit est très spécialisé, vous trouverez là l’expert ad hoc que vous recherchez.
L’expert que vous avez choisi va établir son rapport d’expertise.
En préliminaires, il consignera vos propos concernant tout ce que vous savez des circonstances techniques, humaines ou autres qui ont entouré l’évolution du chantier.
C’est-à-dire tout ce sur quoi vous pouvez l’éclairer. Il se gardera de prendre ces propos à sa charge, mais les notera sous le vocable : le maître de l’ouvrage m’expose.
Ensuite, il visitera les lieux et établira une liste de constatations consistant à décrire les lieux tels qu’il les découvre. Elles s’appuieront sur des photos, éventuellement sur des croquis.
L’analyse de ces données viendra ensuite : pourquoi ce qui est exécuté n’est-il pas conforme aux règles de l’art, en se basant au besoin sur le croquis illustrant ce qui aurait dû être fait ?
En conclusion, l’expert fera d’abord un inventaire de ce qui ne peut être corrigé et devra être fait en totalité, puis de ce qui peut être corrigé et comment cela peut se faire, enfin de ce qui, bien qu’incorrigible, doit faire l’objet d’une moins-value technique ou esthétique ?
Il est enfin important qu’il donne une estimation chiffrée et, si possible, justifiée, tant des travaux de réfection que des moins-values. Il ne s’agit évidemment pas d’une remise de prix, mais d’une estimation sur laquelle votre avocat pourra s’appuyer, d’abord au niveau de la conciliation dont nous avons parlé ci-dessus et, si celle-ci échoue, dans le corps du procès lui-même. Bien souvent, en outre, elle sera utile pour l’expert judiciaire, non comme intangible, mais comme première approche.